La suppression de la métropole de Paris, lors de la première lecture au Sénat du projet de loi de décentralisation, a été saluée mardi par l’opposition UMP du conseil régional d’Ile-de-France, tandis que les écologistes regrettaient un « premier acte manqué pour la démocratie locale ». Les sénateurs ont adopté lundi des amendements de suppression des articles traitant de l’organisation de Paris et de l’Ile-de-France, présentés par l’UMP et les communistes (CRC). Les centristes se sont abstenus, sauf trois qui ont voté également cette suppression, mettant le PS et les écologistes en minorité.
« Les sénateurs ont adressé un véritable camouflet au projet du gouvernement », a affirmé Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP à la région dans un communiqué.
Pour elle, « l’urgence est à la simplification de la carte administrative pour réduire les dépenses publiques » et non à « marier de force les communes au sein de vastes intercommunalités et à créer une nouvelle strate administrative avec la Métropole de Paris, compétente en matière d’urbanisme ».
C’est d’ailleurs Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine mais aussi président de la commission des Finances du Conseil régional d’IDF qui est auteur de l’amendement qui a supprimé la métropole de Paris.
Le groupe EELV a, lui, constaté « sans surprise » ce « premier acte manqué pour la démocratie locale », sans toutefois regretter la métropole de Paris telle que prévue qui aurait « coupé la région en deux en opposant citoyens du centre et citoyens de seconde zone ».
« La faiblesse de la proposition du gouvernement, tant au niveau démocratique qu’au niveau de la nécessaire simplification, n’a pas permis de trouver une majorité politique au Sénat », a souligné Mounir Satouri, président des élus EELV du Conseil régional Ile-de-France.
« Les grands élus locaux, bien souvent adeptes du cumul des mandats et défendeurs du statu quo, s’en sont ainsi donné à coeur joie, ce qui est regrettable pour le renforcement de la démocratie locale et pour les collectivités locales qui souhaitent prendre à bras le corps les enjeux métropolitains du XXIe siècle », a-t-il déploré.
A l’inverse, le député PS de Paris, Jean-Marie Le Guen s’est dit « consterné » par la suppression de la métropole de Paris, fustigeant « le conservatisme et l’irresponsabilité stupéfiante » du Sénat. Il compte sur l’Assemblée nationale pour rendre au texte désossé « son ambition initiale de construire une métropole efficace, démocratique et solidaire ».
AFP- PARIS, 04 juin 2013