Présentation du Plan Alimentation durable
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Intervention d’Adrien Saumier, adjoint au maire du 13e, chargé du développement durable et de l’ESS, pour présenter le plan Alimentation durable dont le but est de porter à 50 % la part d’ingrédients « durables » dans la restauration collective de la Ville de Paris.

« Plus de 30 millions de repas sont servis chaque année dans les 1 200 restaurants collectifs de Paris (crèches, cantines scolaires, établissements de protection de l’enfance, collèges, lycées municipaux, centres d’accueil social, restaurants du personnel, maisons de retraite…).

Dans le cadre de son Plan climat énergie, la Ville de Paris met en œuvre une politique volontariste et ambitieuse de développement de l’alimentation durable dans sa restauration collective. Elle s’engage à améliorer la qualité du contenu des assiettes, à réduire l’impact environnemental de sa restauration collective et à accroître la quantité de produits biologiques disponibles localement (du moins le plus localement possible).

La notion d’« alimentation durable » désigne les denrées alimentaires offrant des garanties objectives de respect de l’environnement. C’est à dire :

  • les productions certifiées biologiques ou issues d’exploitations en conversion,
  • les productions Label Rouge et les produits certifiés Marine Stewardship Council (pêche durable) ou disposant de l’écolabel national « pêche durable »
  • produits de proximité et de saison.

D’autres éléments entrent en compte :

  • 0 présence OGM ;
  • 100 % d’œufs de poules élevées en plein air ;
  • 0 poisson d’espèces pêchées en eaux profondes ;
  • 0 présence d’huile de palme ;
  • Diminution de 20 % des produits carnés.

La quantité de produits « alimentation durable » a déjà été multipliée par quatre depuis 2009.
Nous sommes en effet passés de 6,6 % d’alimentation biologique servie en 2008 à 24,3 % d’alimentation durable (dont 21,5 % d’alimentation bio) en 2013.

Aujourd’hui le pain est l’élément du repas le plus « durable » : la barre des 50 % de pain bio a été franchie en 2013.

Les avantages de cette politique volontariste et ambitieuse sont multiples :

  • environnementaux (préservation de la biodiversité, de l’eau, des sols, du bien être animal…)
  • sanitaires (sans le recours aux engrais et aux produits phytosanitaires chimiques de synthèse, pas de problème sur la santé humaine, depuis les agriculteurs et leurs familles jusqu’aux consommateurs) (enfants premières victimes, cf. les intolérances alimentaires et les allergies)
  • sociaux (produits de qualité pour tous via la restauration collective et lien retrouvé entre le contenu de son assiette et son lieu de production)
  • économiques (les exploitations bio emploient en moyenne 30 % de plus que l’agriculture dite conventionnelle et évite les coûts liés à la pollution par les pesticides, estimés rien que pour l’eau en France à 1,5 milliard d’euros par an)

Sur ce dernier point économique, l’émergence d’un acteur telle que la Ville de Paris aide et accélère la structuration des filières grâce aux commandes et au travail de la ville. Les secteurs de la transformation et de la logistique sont les premiers concernés, car pour l’instant les acteurs de l’agriculture biologique en Île-de-France privilégient la vente directe, moins contraignante.

Le but est d’atteindre les 50 % d’alimentation durable dans les restaurants scolaires en 2020. C’est un objectif ambitieux.

Pour l’atteindre, un « Plan d’alimentation durable » a été élaboré et sera mis en œuvre pour la période 2015 – 2020, en impliquant de nombreuses directions de la Ville. Une phase de concertation préalable à la rédaction de ce plan s’est déroulée de décembre 2014 à février 2015.

Elle a pris la forme d’ateliers collectifs et d’entretiens individuels avec les gestionnaires de la restauration collective de Paris, des représentants des parents d’élèves, les mairies d’arrondissement, des institutions publiques (CERVIA – Centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire, Conseil régional d’Ile-de-France, Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt…) et des associations (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne – AMAP, Groupement des Agriculteurs Biologiques de la Région Ile de France, Fédération Nationale d’Agriculture Biologique…).

Ce plan est décliné en 18 actions qui s’articulent autour de 3 axes :

Axe 1 – Consolider et structurer la demande de restauration collective municipale

  • Déployer les expérimentations de groupements de commandes Rédiger un carnet de bonnes pratiques
    Réaliser un carnet « le plat protidique durable, de A à Z »
  • Mieux connaître le coût global d’un repas
  • Réduire le nombre de points de livraison de la restauration collective municipale
  • Proposer des clauses et critères environnementaux pour la logistique
  • Actualiser le bilan carbone de la restauration collective
  • Mettre en œuvre les préconisations de lutte contre le gaspillage alimentaire

Axe 2 – Aider au développement des filières durables de proximité à destination de la restauration collective

  • Mieux identifier l’origine des denrées
  • Étudier et mettre en oeuvre une interface organisée entre l’offre et la demande
  • Développer l’agriculture biologique sur les aires d’alimentation de captages d’Eau de Paris
  • Étudier l’intérêt et la faisabilité de l’adhésion à la Coop Bio Île-de-France
  • Participer à la constitution d’une filière de proximité « ovoproduits bio et poules élevées en plein-air »

Axe 3 – Échanger, communiquer et former

  • Étudier l’intérêt d’une certification de la démarche alimentation durable de la restauration collective Développer une offre de formation globale sur l’alimentation durable
  • Proposer des groupes de réflexion métier
  • Mettre en oeuvre un club des Caisses des écoles
  • Proposer une communication harmonisée sur l’alimentation durable