Tout comprendre du Nouveau Grand Paris (REPERES)
Partager

SDRIF

Contours du projet, calendrier, financements et recettes: voici les grandes lignes du projet de Nouveau Grand Paris, dévoilé mercredi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. AMPLEUR DU PROJET: Le Nouveau Grand Paris prévoit à la fois de mener à bien le « plan de mobilisation » défini par la Région et l’Etat en 2011 pour moderniser et étoffer le réseau existant, et de réaliser « l’intégralité » du projet de super métro automatique Grand Paris Express (GPE), soit 200 km de lignes jalonnées de 72 gares. Pour contenir les coûts, le gouvernement a décidé « d’adapter la capacité de certains tronçons aux besoins de mobilité et à la réalité des trafics ». C’est par exemple le cas de la liaison entre Orly et Versailles, et de l’Arc Grand Est allant de Pleyel à Roissy et Noisy-Champs.

Sur la rocade la plus proche de Paris, le dimensionnement des quais pourrait être réajusté.

La desserte de la Seine-Saint-Denis (de Rosny à Noisy-Champs) pourrait être assurée par le prolongement de la ligne 11 du métro, qui serait automatisée.

Au total, le futur super métro sera constitué de « trois projets interconnectés aux lignes existantes »: une ligne 15 (métro ferré et enterré de capacité équivalente à celle du métro) faisant une rocade autour de Paris; des transports automatiques à capacité adaptée pour la desserte des territoires en développement (lignes 16, 17 et 18); des prolongations de lignes de métro existantes lorsque cela est pertinent et que cela permet d’aller plus vite (ligne 14 au nord et au sud, ligne 11 vers l’est).

– L’ABSENT, CDG EXPRESS: Ce projet de liaison directe entre Paris et l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG Express) sera relancé avant l’été par le ministre de Transports Frédéric Cuvillier, mais il n’est toujours pas question de mettre de l’argent public direct.

– LE CALENDRIER: Les lignes seront lancées en parallèle, les premiers travaux devant débuter en 2015 (ligne Noisy-Champs à Pont de Sèvres) pour s’achever en 2030.

L’idée du gouvernement est d’avoir des mises en service tous les deux ou trois ans, à la fois pour les lignes modernisées ou prolongées (RER, tramway, etc.) et les tronçons du GPE.

En 2020, le RER E sera prolongé jusqu’à La Défense, soulageant le RER A bondé, la ligne 11 sera prolongée jusqu’à Rosny-sous-Bois, la ligne 4 jusqu’à Bagneux et la ligne 15 en rocade sud de Paris ouvre.

En 2023, la ligne 14 finira de monter au Nord à Saint-Denis-Pleyel et au Sud à Gustave Roussy, la boucle grand Est (ligne 16) et la liaison Massy et Saclay.

En 2025, la ligne 15 remontera à l’Ouest jusqu’à La Défense, à l’Est sur Rosny, Gonesse et son pôle de développement sont reliés.

En 2027, l’aéroport CDG sera relié au Nord, Orly au Sud, la ligne 16 se finira de la Défense à Saint-Denis-Pleyel.

En 2030, tout sera réalisé. Seuls les tronçons déjà non financés dans le précédent projet sont encore à voir, comme le Versailles-Nanterre.

– UN FINANCEMENT SIMPLE: La réalisation du Nouveau Grand Paris va nécessiter 7 milliards d’euros d’ici à 2017, dont « six milliards à dépenser de manière effective », pour les opérations du plan de mobilisation (amélioration et prolongement de l’existant), et environ 27 milliards pour la réalisation des lignes du GPE, le gouvernement comptant dégager grâce au redimensionnement du projet trois milliards d’économies sur la note initiale de 30 milliards.

Pour le plan de mobilisation: Jean-Marc Ayrault a annoncé que deux milliards d’euros seraient pris à la Société du Grand Paris (SGP), qui s’ajouteront aux quatre milliards d’euros déjà sur la table.

Pour le GPE: le gouvernement va augmenter les ressources et la capacité d’emprunt de la SGP en « déplafonnant » le produit des taxes qu’elle perçoit, principalement la taxe locale sur les bureaux, et en supprimant la contribution de la SGP aux politiques de rénovation urbaine (Anru).

Les recettes annuelles de la SGP pourraient passer de 345 millions d’euros en 2013 à 539 en 2015. Ceci lui permettrait de dégager une capacité de financement de 21,8 milliards d’euros (contre moins de 10 actuellement).

– NOUVELLES RECETTES ENVISAGEES:

Si nécessaire, l’Etat apportera en outre un soutien budgétaire à la SGP à hauteur d’un milliard d’euros, à compter de 2015.

Des recettes fiscales supplémentaires pourraient être affectées à la SGP à partir de 2020, afin de dégager 150 millions d’euros annuels supplémentaires. Une taxe sur les nuitées d’hôtel ou une hausse du versement transport pourrait alors être remises sur l’écheveau, par exemple.

Les collectivités sont priées de contribuer à hauteur de 225 millions d’euros. Elles pourraient bénéficier d’une hausse du tarif des amendes de stationnement, qui passeraient de 17 à 35 euros, versées au bénéfice des autorités organisatrices des transports, partout en France.

– LES RELATIONS STIF-SGP: le Syndicat de transports en Ile-de-France (Stif) se trouve conforté dans son rôle d’Autorité organisatrice (AO). La SGP devient maître d’ouvrage de l’ensemble du GPE mais revient dans le « droit commun », comme le sont les autres maîtres d’ouvrage du réseau de transport francilien (RFF, RATP).

   AFP PARIS, 06 mars 2013

 **********************************************************************

Réactions politiques aux annonces de M. Ayrault sur le Grand Paris

 

Nouvelles réactions politiques aux annonces de Jean-Marc Ayrault sur le Grand Paris mercredi:

– Cécile Duflot, ministre EELV chargée du Grand Paris: « Ce projet va permettre d’améliorer très nettement les transports d’aujourd’hui et de bâtir les transports de demain, dans un double souci de solidarité et de compétitivité. Il y a une vraie maîtrise du projet, qui dans une équation complexe, a trouvé une voie de sortie. De doux rêve, ce projet va pouvoir devenir une réalité. » (à l’AFP)

– Jean-Paul Huchon, président PS de la région Île-de-France: « Compte tenu des sommes en jeu et de l’effort de l’État, c’est historique. La différence avec le précédent projet: c’est financé et ça démarre. On n’est plus dans les plans sur la comète mais dans le vif du sujet. Dans un océan de rigueur et de réduction de dépenses, le fait de décider d’investir vraiment, ce qui va créer des emplois et de l’attractivité, c’est courageux et c’est bien ! Je suis impressionné par la constance de Jean-Marc Ayrault, son acharnement à sortir ce dossier des limbes et à le faire vivre. » (à l’AFP)

– Claude Bartolone, président PS de l’Assemblée nationale et élu de Seine-Saint-Denis: « En matière de gouvernance, pour l’Ile-de-France,(…) le choix du gouvernement permet de répondre aux attentes des habitants en matière de logements. Là où les problèmes sont les plus criants, au cœur de la métropole parisienne, sur les territoires les plus tendus, le gouvernement a décidé de se doter d’outils opérationnels pour avancer vite et dépasser les +nationalismes locaux+. » (communiqué)

– Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP au Conseil régional d’Ile-de-France: « Déception et inquiétude (…) Déception car, malgré l’engagement de réaliser les 72 gares et les 200 km de réseau, la grande couronne, oubliée de la +Métropole de Paris+, est de nouveau le parent pauvre du gouvernement. (…) Grande inquiétude enfin car après 10 mois de tergiversations, le Premier ministre n’a toujours pas proposé de plan de financement crédible et réussit même le tour de force d’annoncer une nouvelle augmentation des impôts sans assurer l’avenir du projet. Qui peut croire qu’une hausse de la taxe sur les bureaux et des amendes de circulation, même massive, permettra de récolter les 6,5 mds d’euros de ressources nouvelles nécessaires pour la réalisation du réseau? » (communiqué)

– Maurice Leroy (UDI), ex-ministre chargé du Grand Paris: « Les arbitrages rendus sont une juste actualisation des décisions que nous avions prises, avec Jean-Paul Huchon, en signant l’accord historique du 26 janvier 2011. Ils confirment les objectifs que nous avions fixés : améliorer les mobilités quotidiennes, connecter les territoires d’excellence et les points stratégiques du Grand Paris entre eux et avec Paris, et désenclaver les territoires oubliés par les transports. J’appelle le gouvernement à tout mettre en œuvre pour ne pas perdre une minute supplémentaire dans la réalisation du Grand Paris Express, notamment au plan budgétaire. Il est aussi nécessaire que l’État engage une réflexion sur l’assouplissement des règles relatives à la réalisation des grands travaux d’intérêt national afin d’en réduire les délais d’exécution, et qu’il assure un suivi fiable des travaux. » (communiqué)

– Stéphane Troussel, président PS du Conseil général de Seine-Saint-Denis: M. Ayrault « a visiblement pris la mesure de l’importance de ce grand projet pour nos territoires et pour la France (…) Le souci d’un aménagement rééquilibré de la Région capitale a également été entendu (…). L’ensemble des lignes et des gares prévues en Seine-Saint-Denis seront réalisées à l’horizon 2025 ». (communiqué)

– David Bodet, président (PS) de la communauté d’agglomération du Plateau de Saclay: M. Ayrault a « confirmé le rôle prépondérant que le Plateau de Saclay est amené à jouer dans le processus de réindustrialisation de notre pays, via l’économie de la recherche et de l’innovation (…) (Je me) félicite également des moyens qui vont être mobilisés afin d’améliorer l’efficacité des transports du quotidien, notamment sur le RER B ». (communiqué)

   AFP – PARIS, 06 mars 2013