Hier, chez Trassoudaine, Europe Ecologie les Verts 13e avait organisé un débat sur le thème de «la Syrie, entre révolution et enjeux géopolitiques». Les explications et analyses claires et détaillées du politologue Ziad Majed ont permis à un public attentif de mieux appréhender les événements majeurs qui se déroulent en Syrie, de saisir la diversité des protagonistes depuis les groupes locaux jusqu’aux grandes nations telles que la Chine ou les Etats-Unis, la complexité des intérêts. Ainsi les auditeurs ont pu distinguer les possibles évolutions de la situation, attachées aux engagements ou désengagements des diverses puissances. L’orateur a insisté sur l’extrême violence du pouvoir en place à Damas, puisque l’on estime que cette révolution a tué 42 000 personnes en, seulement, 21 mois alors que l’ensemble des autres révolutions (sans la Libye en raison de sa particularité : intervention occidentale) a provoqué environ 1500 morts.

Face à la déception qu’ont suscitées les dérives des révolutions arabes au profit des mouvements islamistes, Ziad Majed a réussi à rendre présent le combat d’un peuple affrontant une dictature dynastique. Il a, surtout, rappelé que les dérives déplorées, en particulier en Europe, ne sont probablement qu’un cahot dans l’histoire d’une région qui se dégage de plusieurs décennies de dictatures particulièrement dures. Bien que, maintenus hors du temps, hors de l’espace, ces populations ont vu émergées des nouvelles générations, d’une détermination sans failles et d’un courage opiniâtre, décidées ne plus se laisser dérober leurs destins ainsi qu’en attestent les mobilisations récentes et rapides de la rue, aussi bien en Egypte qu’en Tunisie contre les nouveaux pouvoirs.

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Ziad Majed, politologue, Professeur des Études du Moyen-Orient à l’Université Américaine de Paris

Auteur d’études sur les réformes, les transitions démocratiques, les élections, la société civile et la citoyenneté au Liban, en Syrie et dans la région arabe. L’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA) a publié plusieurs travaux qu’il a dirigés.

En 2007, il fonde avec des chercheurs du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Egypte, de la Jordanie, du Liban, du Yemen et du Bahreïn un réseau pour les études sur la démocratie.

 

 
Crédit photos : Fabrou