Grand Paris, gratte-ciel, numérique: Hidalgo défend son "combat pour Paris"

Anne Hidalgo, désormais leader incontesté de son camp dans la bataille pour la mairie de Paris, donnera cette semaine un coup d’accélérateur à sa campagne en publiant «Mon combat pour Paris», où elle défend le travail de l’équipe PS depuis 2001 et trace les grandes lignes d’un programme. L’ouvrage sort mercredi chez Flammarion, et sera présenté mardi soir aux soutiens de la candidate, en présence du député PS Jean-Marie Le Guen, qui a annoncé vendredi son ralliement à la première adjointe du maire de Paris.

Anne Hidalgo y rend un vibrant hommage à Bertrand Delanoë, qui a « redonné à la ville son honneur et sa beauté, son intégrité et le goût d’innover », et y distribue généreusement les coups de griffe à l’égard de la droite, et dans une moindre mesure des Verts (ces derniers étant partenaires de la majorité municipale depuis 2001).

La candidate place d’emblée son action future sous le signe du Grand Paris, thème cher à Jean-Marie Le Guen.

« Paris, j’en rêvais depuis mon enfance. Aujourd’hui, je vis et travaille pour les Parisiens, à l’échelle nouvelle du Grand Paris », écrit dans le « Prologue » Anne Hidalgo, pour qui le Grand Paris est le périmètre pertinent pour résoudre les problèmes de logement et « impulser la mutation » de l’économie francilienne.

Hormis ce changement d’échelle, les grands principes de l’action municipale resteront grosso modo dans la continuité du travail accompli par le maire PS, si Anne Hidalgo est élue. « Ce bilan, je le revendique, puisque j’y ai moi-même contribué depuis 2001 », souligne-t-elle dans une interview au Parisien dimanche.

En matière de logements, Anne Hidalgo prône la poursuite de la construction de logements sociaux, et la recherche d’un dialogue avec les acteurs privés pour « qu’une nouvelle offre de location d’appartements à destination des jeunes actifs et des classes moyennes voie le jour ». « Nous trouverons les moyens de maîtriser le prix du foncier à Paris », promet-elle, sans plus de précisions.

La candidate du PS veut aussi « densifier » la ville, grâce à la construction d’immeubles de grande hauteur, à laquelle les Verts se sont opposés au cours des deux mandats de Bertrand Delanoë. « Nous devons convaincre les Parisiens qu’il est possible de construire des gratte-ciel à la dimension de la ville européenne », écrit-elle.

Pas de grand bouleversements à attendre en revanche du côté de la politique de lutte contre la pollution. Comme cela a déjà été dévoilé, Anne Hidalgo entend généraliser les zones limitées à 30km/h à proximité des lieux accueillant des enfants, et développer le fret « propre », « au besoin (en empêchant) les camions d’entrer dans l’agglomération parisienne par des péages ».

Elle souhaite aussi prolonger le tramway T3b jusqu’à la Porte Maillot, et « étudier le réaménagement (des places) de la Bastille et de la Nation », mais se défend de vouloir recourir à « une méthode punitive » comme la création d’un péage urbain pour les automobilistes.

Sur le terrain économique, la candidate entend faire de Paris « la capitale européenne de l’économie sociale et solidaire », et continuer à soutenir les entreprises innovantes. « Je veux que Paris, avec le Grand Paris, devienne la métropole mondiale du numérique », dit-elle au « Parisien ». Elle promet le « wifi gratuit partout dans Paris (…) sans coût supplémentaire pour la Ville ».

Adepte de l' »exemplarité » démocratique, Anne Hidalgo se réjouit de « la fin du modèle du mâle politique dominant », et assure que « l’équipe (qu’elle) conduira aux élections municipales s’interdira le cumul; les adjoints aux maires s’engageront à ne pas être parlementaires, tout comme les maires d’arrondissements ».