Ce dimanche 21 avril les écologiste ont organisé, à la Maison de la Mutualité, un Forum public « Retrouver la démocratie » en réponse à la situation de méfiance envers le politique qui ne cesse de progresser, aggravé par l’affaire Cahuzac. Mais la faute d’un homme n’explique pas tout : la défiance se nourrit, depuis trop longtemps, de l’insupportable décalage entre l’ampleur des promesses et la réalité des actes. La gravité de la situation appelle des réponses concertées, collectives, courageuses : transparence et modernisation de la vie publique, lutte contre la fraude et les paradis fiscaux, régulation accrue du secteur bancaire. Onze ans jour pour jour après le 21 avril, il est nécessaire répondre à la crise démocratique qui mine la France.
Avec les participations de :
Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des territoires et du Logement
Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Ecologie les Verts
Christiane Taubira, ministre de la Justice, Garde des sceaux
Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice (PS) de Paris
Edwy Plenel, directeur de Mediapart
Martin Hirsch, ancien Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, président de l’Agence du service civique
Rokhaya Diallo, militante associative et chroniqueuse
Aurélie Trouvé, économiste, conseil scientifique d’Attac
Patrick Viveret, économiste, philosophe, magistrat honoraire à la Cour des comptes
Mathilde Dupré, CCFD-Terre Solidaire
Bastien François, co-auteur de La Constitution de la 6ème République. Réconcilier les Français avec la démocratie, économiste, philosophe, universitaire
Vincent Rebérioux, Collectif Droit de vote 2014
Le Forum a été introduit par Pascal Durand qui a rapidement donné la parole à Edwy Plenel. Ce dernier a rappelé qu’EELV était la seule formation politique à avoir accompagné, défendu, soutenu la démarche de Médiapart « au moment où le mensonge pouvait encore gagner ». Il a ensuite présenté avec clarté et concision son rôle de journaliste : « apporter des informations d’intérêt public aux citoyens pour qu’ils soient libres et autonomes; libres dans leurs choix, autonomes dans leurs décisions; leurs montrer ce que l’on ne veut pas voir, que l’on ne peut pas voir, ce que l’on ne sait pas voir pour alimenter le débat public ».
Puis il a abordé l’affaire Cahuzac, à partir d’une citation de Nietzsche : « les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges ». L’affaire Cahuzac n’est pas l’affaire d’un homme et de son mensonge, mais celle « d’un système, d’une culture, d’habitudes, de solidarités, d’intérêts, de toute cette convergences qui fait que la majorité du monde politique, la majorité du monde médiatique n’a pas voulu voir ce qui était sous vos yeux à tous ». Il a, ensuite, détaillé le mécanisme par lequel la vérité a failli ne pas surgir, sans qu’aucune d’entrave à la justice n’ait été exercée, soulignant, par cela même, la mauvaise santé de notre démocratie.
Christiane Taubira, ovationnée par la salle, a évoqué « l’urgence de la rencontre, l’urgence du dialogue », le besoin qu’ont, de part et d’autre, ceux qui exercent le pouvoir et les citoyens de se parler, de s’entendre à nouveau, ainsi que la nécessité de sortir du découragement pour entamer la reconquête de l’avenir. Elle a ensuite présenté le projet de loi sur la transparence de la vie publique: « la publication des patrimoines, imposée par quelques semaines d’une ambiance extrêmement toxique due à un acte individuel répréhensible n’a qu’un effet statique ». Ce qui compte est la finalité, à savoir que celles et ceux qui sont appelés à exercer le pouvoir « ne doivent pas pouvoir s’enrichir pendant le temps de cette responsabilité et faire en sorte qu’en début et en fin de responsabilité, on vérifie la sincérité des déclarations ». Cela nécessite que celles et ceux, qui sont chargés de vérifier cette sincérité, soient dotés des compétences et des moyens pour le faire.
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