La loi impose aux Mairies de prévoir des emplacements pour l’affichage d’expression politique, libre ou de la vie associative. En période électorale, ces espaces deviennent très recherchés et sont rapidement saturés par les messages des divers candidats. Le but de cette loi était de donner un espace d’expression soumis à des règles qui permettent à chacun de s’exprimer et d’éviter la pollution des affichages sauvages.
La loi stipule une surface minimum de 12 m2 pour une commune de plus de 10 000 habitants auxquelles se rajoutent 5 m2 par tranches supplémentaires de 10 000 habitants. Pour le 13e arrondissement de Paris, qui compte plus de 180 000 habitants, ces habitants – militants politiques ou non – devraient donc bénéficier de 102 m2 de surface d’affichage, soit 51 panneaux de 2 m2; Mais pour une raison mystérieuse et depuis de nombreuses années, dans le 13e arrondissement de Paris, on est très, très loin du compte – c’est-à-dire du respect de la loi.
En effet, actuellement, il n’existe que 9 panneaux disponibles. Par comparaison, le 14e arrondissement propose 17 panneaux pour 134 000 habitants.. ce qui reste, certes, insuffisant mais se rapproche du minimum légal.
Par ailleurs, la Mairie du 13e a choisi de placer ses panneaux sur les murets des jardins, et donc trop hauts pour l’affichage et la lecture, alors que le modèle choisi par l’Hôtel de Ville est conçu pour être fixés au sol.
Et pour finir de les rendre pratiquement inutiles, les panneaux existants sont souvent dans des passages peu fréquentés : à proximité d’entrées secondaires de squares, souvent en retrait du passage. Là encore, la mairie du 14e fait mieux puisque les panneaux sont placés au sol à côté des écoles, lieux de haute fréquentation.
Les habitants du 13e seraient fondé d’exiger de leur Maire qu’il respecte la loi et mette à leur disposition au moins 16 panneaux supplémentaires, voire même 42 si l’on conteste les panneaux sous clé dont l’affichage est réservé à certaines associations et que l’on peut difficilement qualifier de libre.
Aussi lorsque l’enjeu est aussi crucial que celui d’une élection présidentielle, il n’est pas étonnant de voir murs et mobiliers urbains se couvrir d’affiches. Et ce sont moins les militants et leur absence de respect de l’environnement qui sont à incriminer que l’inertie de la Mairie 13e qui, en leur refusant cet espace d’expression auquel la loi leur donne droit, encourage l’affichage sauvage et la pollution qui s’en suit.