Le gouvernement a choisi de céder au lobby de l’élevage industriel de porcs en relevant le seuil de l’autorisation de 450 à 2000 places de porcs. Cette forme d’élevage va à l’encontre d’une agriculture de proximité et de qualité, détruit des emplois, ravage l’environnement en particulier les nappes phréatiques qui sont massivement polluées, menace la santé humaine en mettant sur le marché une viande de mauvaise qualité fortement chargée en antibiotiques, en induisant des risques épidémiologiques, bafoue les droits des animaux à une vie respectueuse de leurs besoin et valide la cruauté comme un mode tolérable de production et donc de société.
L’élevage industriel est largement dénoncé par toutes les associations qui se préoccupent d’écologie et/ou d’éthique.
Une consultation est ouverte par le ministère de l’écologie à ce sujet. Il est indispensable de s’y exprimer avant la consultation, le 19 novembre prochain, du Conseil Supérieur des installations classées.
Vous pouvez vous exprimer sur le site du ministère du développement durable : consultation publique
Vous lire et télécharger le décret modifiant la nomenclature des installations classées soumis à la consultation
Les arguments ne manquent pas pour contester ce projet :
Le projet de relèvement du seuil d’autorisation des porcheries industrielles est présenté comme un alignement sur les normes environnementales européennes. Cet argument est faux, dès lors que les normes environnementales actuelles sont plus contraignantes qu’en France dans plusieurs pays européens : quand le Danemark interdit d’implanter une porcherie à moins de 350 mètres des habitations, cette distance est seulement de 100 mètres en France ; quand l’Allemagne oblige les porcheries de + 2000 places à traiter les émissions d’ammoniac, aucune obligation de ce type n’existe en France …
Avec ce projet, 8000 porcheries industrielles sortiraient du régime de l’autorisation pour se voir appliquer le régime de l’enregistrement. Celui-ci ne devait concerner que des installations standardisées, aux impacts environnementaux homogènes, facilement prévenus par des prescriptions nationales. Le régime de l’enregistrement n’est pas adapté à des installations d’élevages industriels, dont les effets sur l’environnement, et en particulier l’élimination des lisiers, varient en fonction de nombreux facteurs : nature des sols, pluviométrie, importance de la lame drainante, topographie, proximité de tiers, sensibilité du site (à l’amont d’une baie à marées vertes ou dans la plaine de Beauce, les risques ne sont pas identiques !).
Relever le seuil de l’autorisation à 2000 places aurait comme conséquences pour les 8000 installations qui seraient soumises à un simple enregistrement :
– l’absence d’étude d’impact sur l’environnement ;
– l’absence d’enquête publique avec un commissaire-enquêteur indépendant désigné par le tribunal administratif;
– l’absence d’avis des services de l’Etat compétents en matière d’agronomie, d’environnement, de santé publique …
Retrouvez:
L’appel de France Nature Environnement -FNE
La lettre de l’association Indre-Nature
L’association Eaux et Rivières de Bretagne, et leur page facebook.
Photo truie allaitant en Corse du Sud licence creative commons : Myrabella
Photo élevage industriel, Eaux et Rivières de Bretagne