« Incident » à la centrale nucléaire de Penly
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centrale nucléaire de Penly

Alors que l’Autorité de sûreté du nucléaire et EDF se veulent rassurantes sur l’incident survenu dans la centrale de Penly, et que la centrale de Saint-Laurent connaît aussi des ratés, Eva Joly, candidate des écologistes, demande la plus grande transparence et le plus grand sérieux.

« Un joint défaillant, une flaque d’huile et un départ de feu dans le bâtiment d’un réacteur nucléaire ne peuvent être considérés comme anodins. Nous parlons de nucléaire, pas de la chaudière du gymnase du coin.

À peine l’incident de Penly maîtrisé, on apprend qu’un capteur défaillant a provoqué l’arrêt du réacteur n°2 de Saint-Laurent. Les pro-nucléaires nous présentent une technologie high-tech et complètement contrôlée ; ces incidents donnent plutôt le sentiment d’une plomberie vétuste.

Si l’Autorité de sûreté du nucléaire a placé l’incendie de Penly au niveau 1 sur l’échelle de l’INES, c’est que cette échelle accorde beaucoup d’importance à la dispersion de la radioactivité. Mais il ne faut pas se tromper sur le sérieux de ce qui s’est passé.

Il y a aujourd’hui matière à se poser beaucoup de questions. Quelle est la série de « bugs » qui explique l’incident ? Pourquoi a-t-il fallu attendre une heure avant l’intervention externe de pompiers ? Qu’est devenue l’eau récupérée ? Une fois de plus, j’attends du gouvernement qu’il garantisse toute la transparence sur les événements de Penly. »

Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

 

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Penly: EDF annonce un « retour à la normale » sur le refroidissement du réacteur

EDF a annoncé vendredi « un retour à la normale » sur le circuit de refroidissement du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime), après un « incident » classé provisoirement de niveau 1 par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) qui a conduit à l’arrêt du réacteur.

Le réacteur a continué à refroidir toute la nuit et devrait être en « arrêt à froid », permettant une intervention sur le circuit primaire de refroidissement « peut-être ce soir » ou un peu plus tard dans le week-end, a indiqué vendredi à l’AFP Dominique Minière, directeur du parc nucléaire d’EDF.

A l’origine de l’arrêt automatique du réacteur, l’incendie de deux flaques d’huile, précédant une fuite d’eau « sur un joint » de la pompe de refroidissement. Une eau radioactive, mais « collectée dans des réservoirs prévus à cet effet (..) à l’intérieur du bâtiment réacteur », précisait l’opérateur.

« Depuis 4h ce matin, il n’y a plus de fuite au niveau du joint de cette pompe », a expliqué EDF dans un communiqué assurant que l’incident n’avait eu « aucune conséquence sur l’environnement ».

« Les équipes ont pu pénétrer à nouveau dans le bâtiment réacteur » pendant la nuit (..) Il y a de l’éclairage, il n’y a pas de fumée », a assuré M. Minière, affirmant que « tous les gens qui sont entrés dans le bâtiment ont été contrôlés. Aucun n’a été contaminé ».

« L’ASN a provisoirement classé cet événement en niveau 1 sur l’échelle Ines » (échelle internationale des événements nucléaires), a indiqué l’Autorité, qui a envoyé vendredi une mission d’inspection sur place.

D’ores et déjà, la députée européenne verte Michèle Rivasi, porte-parole d’Eva Joly, a estimé vendredi que les problèmes survenus dans la centrale constituaient un « incident » mais qu’il était nécessaire de rester « hyper-vigilants ».

« Pour l’instant, c’est un incident… Le nucléaire, quand il y a un incident, on est toujours très vigilants car un incident peut conduire à autre chose », a déclaré sur LCI cette spécialiste des questions nucléaires.

Le circuit primaire du réacteur, d’où s’est échappée l’eau, contient une « eau qui est en contact avec les combustibles. C’est donc hyper-radioactif », a-t-elle souligné. « Il va falloir être hyper-vigilants vis-à-vis de cette eau très radioactive », a-t-elle insisté.

De son côté, Yannick Rousselet a demandé que l’ASN exige d’EDF un « contrôle de toutes ses pompes (de refroidissement) de tous ses sites ».

 

La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, a évoqué vendredi un « incident très sérieux », en déplorant un « manque de transparence » sur ces questions.

« Je pense, au vu des informations dont on dispose, que c’est un incident très sérieux, mais que ce n’est pas une catastrophe », a déclaré l’élue francilienne.

« Il y a un manque de transparence autour du nucléaire », a-t-elle accusé.

S’il devait se passer la même chose à Penly qu’à Fukushima, « ça veut dire qu’il n’y a plus de Dieppe, qu’il n’y a plus d’habitants au Tréport pendant des centaines d’années », a-t-elle averti.

A Penly, les diagnostics et réparations sur le réacteur pourraient commencer à partir de ce week-end lorsque la pression atmosphérique du circuit primaire aura été ramenée à 1 bar, selon EDF.

Tôt dans la matinée, la pression avait déjà été ramenée à 28 bars, contre 155 en fonctionnement normal du réacteur.

La centrale pourrait rester à l’arrêt pendant 4, 5 ou 6 jours, jusqu’à une dizaine de jours. Ce « sont des opérations que l’on connaît, ce ne sont pas des opérations exceptionnelles », a précisé M. Minière.

« On ne redémarra pas avant qu’on ait compris ce qui s’est passé dans le détail », a-t-il assuré.

 

RENNES, 6 avril 2012 (AFP)

 

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Deux départs de feu maîtrisés à la centrale nucléaire de Penly (EDF)

05/04/2012 17:17:43 GMT+02:00

Deux départs de feu ont été maîtrisés par les pompiers jeudi en début d’après-midi à la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime), a annoncé EDF qui avait, dans un premier temps, parlé uniquement d’un « dégagement de fumée ».

 

« A 13H15, les pompiers sont intervenus dans le bâtiment réacteur de l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Penly pour éteindre deux départs de feu », indique EDF dans un communiqué.

« Il n’y a pas de blessé et l’événement n’a aucune conséquence sur l’environnement », assure le groupe.

« Les équipes et les moyens de la centrale ont été mobilisés et une équipe d’intervention est entrée dans le local concerné pour inspecter l’ensemble des installations et constater qu’il n’y avait pas d’autres foyers », poursuit EDF.

Le groupe rappelle que « les pompiers étaient intervenus suite à un dégagement de fumée signalé à 12H20. Conformément aux procédures, le réacteur s’est arrêté automatiquement ».

« L’Autorité de sûreté nucléaire, la préfecture de région, la sous-préfecture de Dieppe et la Commission locale d’information ont été immédiatement informées de cet événement », précise EDF.

RENNES, 5 avril 2012 (AFP)