« La fin du loup est programmée, le ministère de l’Écologie est déjà mort » ASPAS
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Loup

L’ASPAS, association pour la Protection des animaux sauvages s’insurge sur son site :

« Plus rien en France ne défend le loup, pourtant espèce protégée. Ni les préfets, ni même les Parcs nationaux. Le renouvellement du « Groupe National Loup » avec des anti-loups notoires est le dernier levier de cette éradication programmée. »

En effet l’association révèle que 131 arrêtés préfectoraux de tirs au loup ont été publiés depuis le début de l’année alors que la France ne compte guère qu’environ 200 loups. Il faut reconnaitre que cela ressemble singulièrement à un programme d’extermination d’une espèce pourtant  prétendument protégée.

Le mardi 16 octobre dernier, le Groupe National Loup s’est mis en place en vue d’adopter un nouveau plan national de gestion du loup pour les années 2013-2018. A sa tête, Christophe Castaner, député des Alpes-de-Haute-Provence mais également maire de Forcalquier, représente les deux ministres Delphine Batho et Stéphane Le Foll.

Sur son blog, cet élu socialiste avertit qu’en ouverture des travaux, il a « tenu à rappeler que le loup était aujourd’hui une menace pour l’élevage et le pastoralisme », ce qui a le mérite de clarifier le point de vue choisi pour aborder la question. Il explique, très sérieusement, qu’à ses yeux le loup, « serpent de mer qui hante nos montagnes et nos pâturages », représente un problème économique, social, humain, écologique et de gestion de l’espace, en résumé que du mauvais.

D’ailleurs, selon lui, le gouvernement serait en quête de  « solutions nouvelles pour trouver un équilibre entre la nécessaire protection du loup et le maintien de l’élevage. » De son côté Yves Derbez, président de l’association Éleveurs et montagnes, reconnait que la  réunion lui a offert de bonnes raison d’espérer, rapportant que Delphine Batho avait «  clairement fait comprendre qu’on ne peut plus continuer à dépenser sans compter pour le loup à un moment où il y a des restrictions budgétaires partout », ce qui lui apparait comme « un point très positif ».

Par contre, malgré ses compétences sur le dossier, l’ASPAS  a été exclue de ce groupe de travail : les protecteurs de la nature sauvage ne semblaient pas les bienvenus

Par ailleurs, l’association note que le Parc national des Cévennes vient de demander à être considéré comme une zone d’exclusion du loup et s’insurge « qu’un espace protégé de 57 000 hectares de forêt, qui bénéficie des financements du ministère de l’Ecologie et de l’Union Européenne, puisse décréter qu’il n’y a pas de place pour le loup ».

Devant tant de défaillances, l’ASPAS en appelle au « Président de la République et au Premier Ministre afin qu’ils créent de toute urgence un vrai ministère de l’Environnement doté de réels moyens réglementaires, humains et financiers pour mettre en place la véritable politique de protection de la nature digne du XXIème siècle qu’attendent les Français ».

Les prochains groupes de travail du comité national loup se tiendront à Lyon, les 14 novembre et 5 décembre. Quant au groupe national loup, il se réunira le 19 décembre à Paris. Le plan national loup devrait être présenté après concertation au mois de mars 2013.

 Photo licence creative commons : Chris Muiden