La Région Ile-de-France protège la biodiversité
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Aurore Anthocharis cardamines cc-Quartl

La Convention sur la diversité biologique s’est ouverte ce lundi 08 Octobre  à Hyderabad, en Inde pour douze jours. L’objectif des 160 pays rassemblés est d’avancer sur les engagements pris à Nagoya en Octobre 2010 pour réduire la perte de diversité biologique à l’échelle internationale.

Les collectivités territoriales et leurs associations sont présentes pour ce colloque et très impliquées dans ce processus de protection de la biodiversité.

Un représentant de l’ARF, Alain Chabrolle, Vice-président EELV à la Santé et à l’environnement en Région Rhône-Alpes est sur place, chargé de présenter les engagements des Collectivités locales françaises.

« La France possède un patrimoine naturel des plus exceptionnels, ce qui nous confère une responsabilité de premier plan », rappelle Catherine Ribes, conseillère régionale EELV. En effet, la France est au 5ème rang des pays hébergeant des espèces menacées.

Et il y a urgence : le territoire s’artificialise au rythme d’un département moyen tous les sept ans (environ 610 000 ha). La liste rouge des espèces menacées en France précise qu’aujourd’hui une espèce d’amphibien sur cinq, une espèce de mammifère sur dix, une espèce de poisson d’eau douce sur cinq, près d’un quart des oiseaux nicheurs et plus d’un quart des crustacés d’eau douce sont menacés de disparition.

Les engagements des Collectivités comprennent la mise en place d’inventaires, le développement de stratégies territoriales et de plans d’actions locaux incluant par exemple la création de territoires protégés.

« En Ile-de-France, le Conseil Régional s’est mobilisé sur le sujet depuis 1999, en particulier grâce à notre groupe politique », rappelle Catherine Ribes. Une  charte régionale a été signée en 2003, la stratégie régionale de la biodiversité votée en 2007, accompagnée d’aides régionales. Enfin, une agence régionale pour la biodiversité a été créée en 2008 : Natureparif, présidée par l’élue EELV Liliane Pays (http://www.natureparif.fr/).

« Première en son genre, cette agence rassemble de nombreux partenaires (Région, Etat, collectivités, associations de protection de l’environnement, fédérations, entreprises…). Elle a pour objectif de faire l’inventaire du patrimoine biologique régional, d’informer les citoyens et de mettre en place sa sauvegarde », détaille Lilliane Pays.

Lors de la dernière session du Conseil régional d’Ile-de-France, une nouvelle étape a été franchie, avec l’adoption de l’avant-projet de schéma régional de cohérence écologique. Son objectif est notamment de présenter la traduction régionale des trames vertes et bleues. Il s’agit là d’un document opposable aux documents d’urbanisme locaux et aux projets de l’Etat notamment lors de la création d’infrastructures.

«  Nous avons su protéger les réservoirs de biodiversité́ par des réglementations fortes mais nous devons aussi préserver certains espaces situés au sein de territoires ayant d’autres usages. La fragmentation des espaces et donc des habitats est considérée comme une des causes les plus importantes de la perte de la biodiversité ́. Les espèces ont besoin de se déplacer pour accomplir leur cycle de vie », rappelle Catherine Ribes.

 

Biodiversité :

Le tiers des espèces menacées

Selon la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), inventaire de référence actualisé chaque année, 41% des espèces amphibies, 33% des barrières de corail, 25% des mammifères, 20% des plantes et 13% des oiseaux sont menacés. Sur les 63.837 espèces passées en revue par l’IUCN, 3.947 sont classées dans une situation critique, 5.766 comme en danger et 10.104 comme vulnérables, soit un total de 19.817 espèces menacées. Les causes en sont principalement humaines, liées notamment à la surpêche, la déforestation, les pollutions ou le changement climatique. La dernière actualisation sera rendue publique à Hyderabad.

Un coût estimé entre 1350 et 3100 milliards d’euros annuels

L’économiste indien Pavan Sukhdev, qui a cherché à mettre un prix sur les services rendus par la nature dans un rapport célèbre finalisé en 2010, estime que l’érosion de la biodiversité coûte entre 1.350 et 3.100 milliards d’euros par an. Un exercice pour mettre en valeur les « services écosystémiques », liés à l’approvisionnement (aliments, eau douce, ressources médicales) ou à la régulation (qualité de l’air, stockage du CO2, prévention de l’érosion, pollinisation).