Environ 400 personnes se sont rassemblées près du ministère de la Justice lundi en fin d’après-midi à Paris pour protester contre le verdict du procès pour viols collectifs dans le Val-de-Marne, à l’appel d’associations féministes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
La « lettre ouverte » adressée la semaine dernière via internet au président François Hollande pour lui demander « un débat public » sur les violences faites aux femmes a déjà recueilli plus de 22.000 signatures, a affirmé Magali De Haas, de l’association Osez le féminisme !
Le verdict rendu la semaine dernière « suscite beaucoup d’indignation », a-t-elle ajouté.
La justice a acquitté dix hommes poursuivis pour des viols collectifs subis par deux jeunes femmes dans des cités de Fontenay-sous-Bois il y a plus de dix ans. Elle a condamné quatre autres à des peines allant de trois ans avec sursis à un an de prison ferme.
Le ministère public a fait appel des condamnations et de certains acquittements.
Derrière des banderoles proclamant « la honte et la peur doivent changer de camp » ou « Viol: brisons le silence », les manifestants, à l’appel d’un collectif d’une trentaine d’associations, ont scandé « Le corps des femmes n’est pas une marchandise, ni à vendre ni à prendre ».
Présente, l’une des deux plaignantes du procès de Créteil, Nina, n’a pas voulu s’exprimer.
« C’est une affaire très médiatisée parce qu’elle se passe en banlieue mais derrière une Nina ou une Aurélie, des milliers de femmes connaissent les mêmes galères » a déclaré Mme De Haas.
« J’ai l’impression d’être catapultée 40 ans en arrière », a témoigné Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour le droit des femmes, tandis que selon Maya Surduts, de la même organisation, une délégation de manifestants devait être reçue au ministère.