Christophe Najdovski, accompagné d’Yves Contassot et de Jacques Boutault, participera demain au rassemblement contre la tour Triangle devant l’Hôtel de Ville prévu à 13 heures, à l’invitation du collectif des associations mobilisées contre le projet. « Triangle, c’est l’antithèse de l’urbanisme écologique » martèle Christophe Najdovski, candidat d’EELV pour les municipales à Paris. « C’est une nouvelle balafre dans le ciel parisien déjà égratigné par la tour Montparnasse. C’est les petits arrangements financiers avec le richissime Unibail. C’est le tout-bureau alors que la capitale s’enlise dans la crise du logement et que les transports en commun sont déjà saturés dans le sud-ouest parisien. C’est enfin une injure au Plan Climat qui aggravera la facture énergétique du territoire ».
Les écologistes s’opposeront demain à la modification du Plan local d’Urbanisme proposée au Conseil de Paris pour réaliser ce grand projet inutile. « Entre la tour Triangle et le saccage des serres d’Auteuil pour Roland-Garros, on est encore très loin de la capitale écologique attendue par les Parisien/nes » regrette le conseiller de Paris du 12e arrondissement.
Communiqué de Christophe Najdovski,
candidat EELV à la Mairie de Paris. Paris, 8 juillet 2013, 16h00
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Triangle : première victoire culturelle pour les écologistes
Le Conseil de Paris n’a voté qu’à une faible majorité (87 / 73) la modification du PLU nécessaire à la poursuite du projet Triangle. L’opposition du Parti de gauche, du Modem et de la droite montre que le discours des écologistes sur les dérives des immeubles de grande hauteur (IGH) commence à porter dans le champ politique, favorisé par le travail actif du Collectif d’associations mobilisées contre la tour Triangle.
« C’est un camouflet pour la politique urbaine de la Ville, engluée aux Halles, aux serres d’Auteuil et désormais au Parc des expositions dans des projets indignes d’une métropole du XXIe siècle » observe Yves Contassot, conseiller de Paris du 13e arrondissement.
« Le Paris des écologistes veille à l’équilibre des transports en commun, au primat du logement sur le bureau, il permet d’humaniser les quartiers parisiens plutôt que de les figer à l’ombre de projets mastodontes » rappelle Christophe Najdovski, adjoint au maire en charge de la Petite Enfance.
Communiqué des élus écologistes EELVA
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Paris : la tour « Triangle », cible de la droite à l’approche des municipales
Ferait-elle les frais de la campagne électorale ? L’emblématique projet de tour « Triangle », relativement consensuel jusqu’à présent, est désormais la cible des critiques de la droite parisienne, et de sa candidate aux municipales de mars 2014 Nathalie Kosciusko-Morizet.
Le groupe UMP au Conseil de Paris a annoncé cette semaine qu’il voterait contre la modification du Plan local d’urbanisme (PLU) devant permettre l’édification à la Porte de Versailles (XVe) de cette tour de bureaux de 180m de haut, portée par le leader européen de l’immobilier commercial Unibail-Rodamco. L’UDI devrait quant à elle s’abstenir lors du vote, prévu mardi au Conseil de Paris.
L’UMP et l’UDI rejoignent ainsi dans leur opposition le MoDem, les Verts et le Parti de gauche. Le conseiller de Paris Jean-François Martins (MoDem) a annoncé mercredi avoir déposé « 180 amendements au PLU pour ramener cette tour à une hauteur maximale de 179, 178, 177… jusqu’à un mètre et ainsi rendre sa réalisation impossible ». EELV et le PG critiquent pour leur part de longue date un projet qui accentuera selon eux le déséquilibre emplois/logements à Paris et ne pourra respecter les objectifs du Plan Climat de la ville.
La délibération devrait toutefois être adoptée sans difficulté grâce aux voix du PS et du PC.
« Tour Toblerone »
Samedi, Nathalie Kosciusko-Morizet a réaffirmé son opposition au projet, déjà exprimée pendant la campagne de la primaire UMP. « La tour unique, toute seule, on a déjà eu, c’est la Tour Montparnasse, c’est le monument le plus détesté de tous les Parisiens. La Tour Triangle aujourd’hui en projet, les riverains l’appellent déjà la tour Toblerone (…) c’est un triangle avec le haut coupé, vu de face c’est énorme, c’est très mastoc », a-t-elle déclaré sur France3 Ile-de-France.
Au-delà de ces arguments esthétiques, le député-maire UMP du XVe Philippe Goujon – jusqu’à il y a peu fervent défenseur du projet – critique sur sa page Facebook « l’opacité, le manque de concertation, les promesses non tenues, les mauvaises réponses aux réserves du commissaire enquêteur et des habitants concernant l’intérêt général du projet ».
A la suite de l’enquête publique, le commissaire enquêteur a en effet remis en mars 2012 un rapport affirmant que « l’intérêt général (du projet) n’est pas démontré à ce jour », assortissant son avis favorable de trois réserves.
La première concerne le maintien de l’attractivité du parc des expositions de la Porte de Versailles, qui se verra amputer au total de 12.500 m2 pour construire la Tour et un jardin de 8.000 m2; la seconde a trait à la saturation des transports en commun et de la circulation dans le secteur; la troisième à l’impact environnemental et aux ombres portées générées par la tour.
La Ville estime avoir répondu à ces critiques. S’agissant de la première, l’entrée en négociation exclusive avec Viparis (société formée conjointement par Unibail et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris) pour la modernisation du parc démontre bien selon elle la compétitivité du site par rapport à ses concurrents européens.
« Ces réserves nous paraissent aujourd’hui levées », a affirmé jeudi Anne Hidalgo, première adjointe de Bertrand Delanoë en charge de l’urbanisme, lors de la conférence de presse préparatoire au Conseil de Paris.
La candidate PS à la mairie, qui tentera à nouveau en 2014 de ravir son siège à Philippe Goujon en conduisant la liste du PS dans le XVe, a redit son attachement au projet, « important du point de vue de l’emploi et du besoin de Paris et de sa métropole de se doter en bureaux », et ironisé sur le « changement de pied totalement soudain du groupe UMP sur ce projet que nous portions ensemble ». « J’ai comme le sentiment que les échéances électorales n’y sont pas pour rien (…) mais je laisse à chacun la cohérence de ses positions », a-t-elle persiflé.
Dessinée par les prestigieux architectes suisses Jacques Herzog et Pierre de Meuron, la tour dont la livraison est désormais annoncée pour 2017, offrira 88.000 m2 de bureaux et 2.600 m2 d’espace accessible au public. Le coût de sa construction était estimé en 2011 à 535 millions d’euros.
Par Stéphanie LEROUGE – PARIS, 07 juillet 2013 – AFP
Image : Herzog & de Meuron
